Ce grand plat a été fabriqué à Delft, aux Pays-Bas dans les années 1680-1690.
Comme d’autres objets retrouvés dans la fosse d’aisances du 3e pavillon du Levant, il témoigne de la vogue des objets chinoisants à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle.
Depuis le Moyen-Age, l’Orient fascine l’Occident.
Marco Polo (1254-1324) aurait le premier apporté de la porcelaine en Europe, matière alors inconnue. Elle est aussitôt admirée pour sa pâte fine et translucide. En Europe, le secret de la fabrication de la porcelaine reste impénétrable. Hollandais, Anglais et Français se disputent le monopole des importations mais leurs cargaisons ne suffisent pas à assouvir le goût pour cette matière blanche.
Aussi, de nombreuses manufactures hollandaises et françaises cherchent à imiter ces décors : nuages, personnages chinois et fleurs sont peints en camaïeux de bleu et blanc sur les plats et les bords des assiettes. Ces motifs sont plus ou moins assimilés par les peintres qui réinterprètent les modèles asiatiques et développent parallèlement leur propre vocabulaire ornemental.
Ce plat révèle le succès que connaît la faïence sous Louis XIV après la fonte du mobilier d’argent.