Se vêtir et accessoiriser sa tenue révèle les usages sociaux et politiques des élites.
Si l’usage de la parure et l’envie d’embellir le corps sont présents dans toutes les sociétés et à toutes les époques, il s’accompagne sous Louis XIV d’une véritable stratégie d’affirmation du pouvoir motivée par la centralisation politique.
Le règne du Roi-Soleil se caractérise par un souci de l’apparence et de la représentation.
L’accessoire, tout comme le vêtement, contribue à la nécessité de paraitre et de tenir son rang.
Qu’on les appelle ornements ou encore parures, les accessoires du vêtement, de la coiffure et de la beauté deviennent les outils d’une communication non verbale entre les individus et le lieu d’un investissement symbolique.
Ces ornements et ces parures reflètent les courants de la mode mais témoignent également des valeurs et des préférences de la société française de l’époque.
Chaque accessoire, chaque geste, chaque attitude répond à des normes, à des codes qui ne cessent d’évoluer attestant ainsi des changements de modes et de mœurs. Cette construction de l’apparence requiert de connaître les usages et les règles et de s’y conformer pour bénéficier de la faveur royale et attester de son identité sociale.
Aussi, cette culture du paraître s’accompagne d’une parfaite maîtrise de soi et des expressions du visage : fards, poudres, mouches et parfums concourent à une monotonie d’apparence. L’impératif de séduction s’inscrit dans un double mouvement : un mimétisme envers le roi et le pouvoir d’une part, et la nécessité de s’en affranchir pour se faire remarquer et mieux révéler son rang d’autre part.
Le corps se pare alors de divers artifices : perruques, maquillage, bijoux, parfums, dentelles, et objets de poche et de galanterie. Les costumes sont complétés par différents atours : broderies, dentelles, rubans qui rivalisent de sophistication et de raffinement.
Objets luxueux, réalisés par des métiers d’art, ces accessoires subliment le vêtement, deviennent des objets de distinction et s’accompagnent pour certains d’une gestuelle propre qui révèle un langage codifié et marquent le corps modifiant la posture, le déplacement, la prestance du courtisan.
Qu’elles soient rhétoriques ou esthétiques, ces armes de séduction servent l’esprit d’une société élitiste où se mêlent des enjeux amoureux, politiques et religieux.
L’exposition vous emmène à la découverte de ces objets qui participent à ce jeu de la séduction et du pouvoir à la cour.
Éléments de la mise en scène du théâtre de la cour, les accessoires de mode, les produits de beauté et l’art du parfum révèlent les attentes des femmes et des hommes nobles tout au long des XVIIe et XVIIIe siècles.
Le visiteur découvre les œuvres dans un parcours qui évoque de la tête au pied les différents objets auquel recourt le courtisan et reflète les évolutions de ces accessoires au cours des règnes successifs de Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, période d’activité du château de Marly, instrument de la politique royale.
Le catalogue de l’exposition est une coédition Musée du Domaine royal de Marly / In Fine éditions d’art, 104 p , 25 € – disponible à la boutique du musée.
INFORMATIONS PRATIQUES
Du mercredi au dimanche de 14h00 à 18h00
Visite guidée de l’exposition le dimanche à 14h30 : 16 avril, 14 mai, 18 juin, 23 juillet, 20 août
En dehors de ces dates : les visites flashs :
La visite flash vous donne des repères pour mieux comprendre l’exposition
Durée : 30 min; max : 20 personnes (pas de réservation / par ordre d’arrivée), inclus dans le billet d’entrée
Deux thèmes proposés le samedi et le dimanche à 14h30 en alternance :
> Beauté… fatale ? sam. 8 juillet, dim. 16 juillet, sam. 22 juillet, dim. 30 juillet, sam. 5 août, dim. 13 août
> T’as le look Coco ! : dim. 9 juillet, sam. 15 juillet, sam. 29 juillet, dim. 6 août, sam. 12 août
Flacons à parfums, 3e quart du XVIIIe siècle, cristal taillé et gravé, décor à l'or fin, Versailles, collection particulère
© Thierry Malty - Anne Camilli & Cie
Nécessaire à parfum 4e quart du XVIIIe siècle, coque de noix, cristal, vermeil, laiton Versailles, collection particulière
© Thierry Malty - Anne Camilli & Cie
Billet doux ou étui à messages, milieu du XVIIIe siècle, Versailles, collection particulière
© Thierry Malty - Anne Camilli & Cie
Pot à onguent ou pommade de poche 2e moitié du XVIIIe siècle, vermeil, peuplier, galuchat (roussette), Versailles, collection particulière
© Thierry Malty - Anne Camilli & Cie